A few thoughts, a few sayings

-"Je suis celui qui te connais quand tu fuis jusqu'au bout du monde" Jacques Bertin (Je suis celui qui court)

- "Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde..." Saint-Exupéry (Petit Prince)

- "Et le plus beau, tu m'as trahi. Mais tu ne m'en as pas voulu" Reggiani (Le Vieux Couple)

- "We all got holes to fill And them holes are all that's real" Townes Van Zandt (To Live is To Fly)

- "Et de vivre, il s'en fout, sa vie de lui s'éloigne... Tu marches dans la rue, tu t'en fous, tu te moques, de toi, de tout, de rien, de ta vie qui s'en va." Jacques Bertin (Je parle pour celui qui a manqué le train)

- "I thought that you'd want what I want. Sorry my dear." Stephen Sondheim (Send in the clowns)

- "Pauvre, je suis de ma jeunesse, De pauvre et de petite extrace. Mon père jamais n'eu grand richesse, Ni son aïeul nommé Orace. Pauvreté nous suit à la trace, sur les tombeaux de mes ancêtres, Les âmes desquels Dieu embrasse! On n'y voit ni couronnes ni sceptres." François Villon (Pauvre, je suis)

- "Vous êtes prêts à tout obéir, tuer, croire. Des comme vous le siècle en a plein ses tiroirs. On vous solde à la pelle et c'est fort bien vendu" Aragon (Ce qu'il m'aura fallu de temps pour tout comprendre)

- "And honey I miss you and I'm being good and I'd love to be with you if only I could" Bobby Russell (Honey)

- "And I need a good woman, to make me feel like a good man should. I'm not saying I am a good man Oh but I would be if I could" Fleetwood Mac (Man of the World)

- "Je ne comprends pas ces gens qui peuvent s'installer n'importe où quand je cherche inlassablement avec la tête fermée que tu connais l'endroit où je retrouverai mon enfance" Jacques Bertin (Colline)

jeudi, octobre 23, 2008

Texte Oublié

J'avais beaucoup aimé la Compagnie Noire de Glen Cook à l'époque (même si la fin de la série m'a un peu laissé de marbre). L'idée même d'avoir une compagnie de mercenaires, craints, inflexibles, ni bons ni méchants mais sûrement pas des enfants de choeur, j'adhère.

J'ai toujours voulu faire un petit clin d'oeil dans mes écrits sans l'avoir jamais fait. Surtout parce qu'il faut avant tout éviter de copier et arriver à faire quelque chose qui ai sa propre âme, sa personnalité propre. Bref si c'est pour faire la même chose c'est pas intéressant.

J'ai cependant retrouvé un petit brouillon qui mélange deux envies, celle de la compagnie noire et celle de l'homme inflexible, qui tue non pas pour le plaisir mais parce qu'il estime ça normal, salutaire. Une sorte de main de la mort qui plane au dessus de chacun.

Jusqu'à aujourd'hui j'avais complètement oublié cette ébauche donc non je ne compte pas la continuer, quoi que... ;)


L’homme s’avança doucement sur la place du village. Grand et mince, ses longs membres étaient enserrés dans une tunique de soie noire, la plus pure. Des lacets de cuirs maintenaient différentes gaines sur son corps, chacune contenant une arme. Des épaulières, descendaient de manière cursive le long de son cou et de son dos.
D’autres hommes, harnachés d’une armure sombre, salie au charbon, leur avait permi d’approcher du lieu sans être repérés. Ils maintenaient maintenant les plus récalcitrants au sol. L’un d’eux baignait déjà dans son sang, qu’on remarquait à peine sous la lueur de la lune. La terre le buvait pourtant avidement « …et elle n’avait pas finit d’avoir soif », pensa Eclo.
Les hommes, les femmes et les enfants présents tremblaient, ils savaient pourquoi il était ici. Ils savaient ce qu’il avait fait à Pirnuit, à Tirnuan et Corpshel aussi. A cet instant il n’avait même pas besoin de son don pour trouver les coupables, ceux qui avaient poussés le village vers la seddition. Ceux dont la bouche était remplie de mots tels que « liberté, égalité, injustices » et la tête pleine de « gloire, richesse et femmes ». Il grimaça. Il y’avait des jeunes, beaucoup, beaucoup trop. Des femmes aussi. Au fond il lui fallait accepter son rôle ou il n’y survivrait pas. Plus il s’enfoncerait dans les terres rebelles plus les gens seraient impliqués, plus il aurait à sévir. Mais en même temps il était triste pour eux, il était obligé de s’attaquer d’abord à des petits villages pour se faire la réputation nécessaire, obligé de faire des exemple, peut-être plus tard pourrait-il faire preuve de mansuétude.

Ses soldats attendaient ses ordres, ils avaient probablement autant peur de lui que ceux dont la vie était à l’instant même dans la balance divine. « Divine » Eclo pouffa à cette idée. Depuis quand le divin avait à faire dans les histoires des hommes, à moins qu’un nouveau nom fut trouvé à l’argent et au pouvoir, le divin n’avait aucune place ici, dans un autre monde peut-être.

Son visage seul inspirait la peur, car c’est de là que tout venait. Un voile sombre lui recouvrait l’œil droit, le cachant à la vue de tous comme s’il avait été fondu dans l’ombre. Le voile était tendu, comme un croissant de lune, épousant le visage comme s’il avait été lisse, inexistant. Doucement ses doigts se levèrent et il dégrafa la partie inférieure, leva le voile et l’accrocha au petit diadème discret qui le maintenant en place. Il écarta les doigts doucement sur sa tunique, comme pour les essuyer de la sueur, et commença à marcher vers le peuple à genou. Son œil complètement obscur avait un reflet tel qu’on peut en remarquer parfois au fond d’un puit alors qu’il fait nuit noire. C’était là la seule indication qu’il était bien vivant, réel et qu’il scrutait les visages un par un.

Il porta sa manche sous son nez, dérangé par l’odeur forte de la peur qui émanait de la foule. Les soldats s’écartaient sur son passage, qui à enlever la main qui maintenait un homme à genou. De toute façon en général ceux-ci n’osaient pas se relever. Le premier priait avec ferveur, son visage ruisselait de sueur dans la fraicheur de la nuit, ses cheveux clairsemés autour d’une calvitie naissante étaient poisseux et colés en mèches grasses. Eclo surmonta son dégoût et examina l’homme de plus prêt. « Bête oui, méchant parfois, les bajoues tremblaient, une telle ferveur, qu’as-tu à câcher mon petit père ? » Il marmonnait doucement de façon inintelligible. Il hésita, son rôle était de nettoyer la campagne des rebelles et des partisans du Duc d’Albie et non de traquer les criminels. Pourtant, lorsqu’il se détourna pour porter son regard vers un autre homme, la forme agenouillée avait cessé de prier et se vidait de son sang dans la boue, une entaille fine courait le long de la gorge, bouillonant légèrement avant de se tarir.
Ses mains jouaient du couteau alors que les corps tombaient, que les cris retentissaient et que les gens tentaient de fuir. « Coupable, Non Coupable, Coupable, Coupable ».
Les lames s’enfonçaient dans des orbites, sous la clavicule, tranchaient des gorges. Chacun avait droit à une mort qui correspondait à ses pêchers, longue et douleureuse, lente et paisible, rapide et sans douleur. « Pêchers ? » Il pouffa encore, il était vraiment temps qu’il se libère de se vocable religieux s’il devait continuer ainsi. Il regarda le jeune garçon qui était en face de lui. Oh il avait bien porté une ou deux lettres car il avait trouvé ça excitant mais il n’avait pas un mauvais fonds. Il avança sa main et sourit en lui tapotant la tête amicalement.
Il entendit un soldat se plier en deux pour vômir et fronça des yeux en regardant le capitaine. Celui-ci déglutit et s’empressa d’emmener le soldat hors de vue. Il n’aimait pas être perturbé dans son travail, c’est quand on est perturbé qu’on fait des erreurs. Une femme protégeait son enfant en pleurant. Il se demanda de quoi elle le protégeait exactement, elle ne pensait quand même pas qu’il pourrait jamais faire du mal à un enfant ? Les gens sont tellement étranges quand ils ont peur. Il s’accroupit doucement et lui releva le menton. Les larmes avaient gonflés et rongis ses yeux, sa bouche tremblait et laissait entrevoir un filet de bave. Elle était encore jolie, si on faisait abstraction de son front proéminent et de ses deux dents gâtées. « Victime…mais est-ce pardonnable ? ». Il réfléchit un instant. « Amoureuse oui….quel dommage ». Il lui enfonça doucement la lame sous le cœur et elle s’affaisa sans un bruit sans un sanglot. Il prit l’enfant dans ses bras et chercha une meilleure mère pour lui. La précédente n’avait décidemment pas sût choisir ses hommes. Il la trouva, terrifiée certes, moins jolies peut-être, juste un peu jeune peut-être. Elle pleurait à chaude larme, criant de peur. Mais son visage était lisse, lisse de tout méfait, de toute haine, de tout malheur. Il s’agenouilla près d’elle et lui demanda de sa voix masculine mais douce. « En prendras-tu soin ? Il a besoin d’une mère. Tu as cette envie n’est-ce pas ? d’être mère. » Il souriait, parlait doucement comme s’ils étaient assis pour prendre le thé et non au milieu d’une exécution.