A few thoughts, a few sayings

-"Je suis celui qui te connais quand tu fuis jusqu'au bout du monde" Jacques Bertin (Je suis celui qui court)

- "Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde..." Saint-Exupéry (Petit Prince)

- "Et le plus beau, tu m'as trahi. Mais tu ne m'en as pas voulu" Reggiani (Le Vieux Couple)

- "We all got holes to fill And them holes are all that's real" Townes Van Zandt (To Live is To Fly)

- "Et de vivre, il s'en fout, sa vie de lui s'éloigne... Tu marches dans la rue, tu t'en fous, tu te moques, de toi, de tout, de rien, de ta vie qui s'en va." Jacques Bertin (Je parle pour celui qui a manqué le train)

- "I thought that you'd want what I want. Sorry my dear." Stephen Sondheim (Send in the clowns)

- "Pauvre, je suis de ma jeunesse, De pauvre et de petite extrace. Mon père jamais n'eu grand richesse, Ni son aïeul nommé Orace. Pauvreté nous suit à la trace, sur les tombeaux de mes ancêtres, Les âmes desquels Dieu embrasse! On n'y voit ni couronnes ni sceptres." François Villon (Pauvre, je suis)

- "Vous êtes prêts à tout obéir, tuer, croire. Des comme vous le siècle en a plein ses tiroirs. On vous solde à la pelle et c'est fort bien vendu" Aragon (Ce qu'il m'aura fallu de temps pour tout comprendre)

- "And honey I miss you and I'm being good and I'd love to be with you if only I could" Bobby Russell (Honey)

- "And I need a good woman, to make me feel like a good man should. I'm not saying I am a good man Oh but I would be if I could" Fleetwood Mac (Man of the World)

- "Je ne comprends pas ces gens qui peuvent s'installer n'importe où quand je cherche inlassablement avec la tête fermée que tu connais l'endroit où je retrouverai mon enfance" Jacques Bertin (Colline)

dimanche, avril 15, 2007

L'Arme Trouble - Chap 3. La cérémonie


Voici un texte plus ancien qui a maintenant quelques années (le style s'en ressent), toujours fantasy (en même temps j'écris casi que ça). Beaucoup plus féérique et innocent j'étais parti sur un texte léger et humoristique me mettant en scène dans ce monde (et il est clair que je n'ai rien d'un chevalier) mais au fil des chapitres le texte s'est fait de plus en plus sombre.

J'ai du abandonner l'histoire au chapitre 5, celle-ci tournant trop autour de mon personnage pour me plaire et n'ayant pas le courage de remanier plus de la moitié de ce que j'avais déjà écrit. Reste que je la reprends de temps en temps pour corriger des fautes ou remanier des phrases, qui sait, un jour peut-être retournerais-je voir les elfes.



Je sentis d'abord le tiraillement dans mon bras, mon sommeil avait été tourmenté de vision de têtes coupées, de cris de douleur, de visages connus et inconnus qui disparaissaient.
Je me réveillais en sueur, haletant ma main gauche me faisant atrocement mal, sentant chacun de mes muscles. J'avais usé mes dernières forces dans la bataille, je ne savais ou j'étais; ma tête était lourde, mes yeux criaient après le sommeil. Je les ouvris enfin, regardais autour de moi.

Tout était flou mais la langue que j'entendais devait être elfique ou peut-être étais je trop fatigué pour comprendre quoi que ce soit. Ma vue s'habituant à la lumière je vis en effet des elfes vaquer à leurs occupations et j'entendis :
- Enfin, vous êtes réveillé !
J'avais des feuilles sur le visage je me doutais que toutes les parties souffrantes de mon corps devaient en avoir même si j'étais trop fatigué pour sentir quoi que ce soit d'autre que la douleur.
Je tournais ma tête, ce qui fit entendre un crack inquiétant, et vis Ly-iShka avec de grands yeux qui me regardaient émerger péniblement du brouillard. J'essayais de parler mais elle m'arrêta directement.
Les elfes femelles ne se distinguait des mâles que par une finesse encore plus accrue, c'était presque des êtres lumineux et chacun de leur mouvement était plein de douceur, quand elles vous parlaient c'était comme si vous étiez le seul être important à leurs yeux. Je levai ma main comme pour m'assurer que je ne rêvais pas et vis qu'elle était complètement bandée. Ne sachant plus trop ce qui s'était passé j'essayais de prononcer mon inquiétude :
- Qu…que ?
- Doucement vous n'êtes pas encore guéris. Reposez-vous encore. Nous avons repoussés les Rigzo't mais ceux-ci vont sûrement revenir.

Sur ce je me rendormis pour me réveiller plus en avant dans la journée, le soleil semblait être sur le point de se coucher, le ciel était mauve avec des reflets oranges dans les nuages. Il n'y avait personne à mon côté, perdu, déçu peut-être; j'émis de faible bruits de détresse, tout mon corps semblait me tirailler, chacun de mes muscles me faisait souffrir mais le pire était ma main gauche, je sentais chacune de ses cellules.
Ma vision était meilleure et je regardais alentours : nous étions dans une clairière que baignait les derniers rayons de soleils, les elfes semblait être occupé à une mystérieuse cérémonie car j'entendais un chant douloureux et tendre comme la plainte du vent dans les blés. Je soulevais péniblement ma main droite et me débarrassais des feuilles collées à mon visage et qui me gênaient la vue. Je ne voyais aucun elfe alentours alors j'essayais de me regarder moi-même.
Me relevant un peu, un cri du douleur m'échappant j'inspectais mon corps nu, à part quelques cicatrices et les feuilles qui le recouvraient aux endroits les plus douloureux rien ne me parut anormal, c'est alors que j'inspectais ma main gauche et remarquais avec horreur qu'il me manquait un doigt à celle-ci, la bandage m'avait empêché de le remarquer plus tôt et la douleur était telle que rien ne m'avait préparé à cela. Je m'écroulais sur ma couche, les larmes me coulant sur le visage, sanglotant comme un enfant.

Je du m'endormir à nouveau car c'est en pleine nuit que je sentis une caresse sur mon front, j'ouvris les yeux pour voir Ly-iShka me passer un tissu humide sur le visage. Je lui demandais ce qui s'était passé d'une voix qui était encore faible.
- Vous m'avez sauvez la vie, je vous en serai à jamais reconnaissant me dit-elle avec ses grands yeux verts.
Gêné je lui en demandais plus sur le combat et sur ce qui m'était arrivé, je demandais cette dernière chose avec regret sachant que rien ne me rendrait mon doigt. Elle me raconta donc que mon intervention surpris les assaillants qui avait déjà dur à combattre contre l'agilité des elfes. Mais ceux-ci étaient mal en point car leurs épées ne faisaient souvent pas le poids contre les armures humaines et cette nouvelle invention, l'arbalète faisait des ravages. Nos assaillants crurent donc être tombé dans un piège car j'avais quand même abattu trois de leurs hommes, blessés ou morts, et deux chiens. Au total 6 ennemis étaient tombés mais les pertes de notre côté était irrémédiables, deux jeunes elfes étaient morts, sûrement plus âgés que moi c'était quand même une grande perte, m'expliqua-t'elle. Le peuple fabuleux comptait de moins en moins de représentant et leur rythme de reproduction était trop lent pour combler les trous qui se faisaient dans leurs rangs. Un chien m'avait mordu la main dans la bataille et arraché un doigt, d'autres avaient été blessés et pressaient le meneur de la tribu, Syl Nivae, de me laisser aux chevaliers. On ne savait pas encore comment ceux-ci avaient fait pour nous suivre et nous encercler si vite.
De plus, ils n'avaient pas été surpris de voir des elfes ce qui m'intriguait énormément. Les chants que j'avais entendu plus tôt était la cérémonie funèbre de mes étranges compagnons tombés au combat. Elle m'annonça aussi que la cérémonie aurait lieu le lendemain et que je devrais être en forme pour la subir. Ecoutant son conseil, je me rendormis donc ma tête lourde de réfléchir à tout cela, je savais que je n'avais plus beaucoup de temps pour rejoindre le monastère mais que faire ? Je n'étais sûrement pas en état de marcher seul, encore moins de défendre ma vie. Les elfes étaient mon seul espoir et je me doutais bien que je devrais passer la cérémonie avec succès le lendemain. Un elfe que je ne connaissais pas me réveilla le lendemain matin tôt et m'emmena vers la clairière, il ne m'offrit pas son aide pour me relever ni pour marcher ce qui m'étonna, ces êtres ayant été jusqu'ici d'une gentillesse extrême. Encore éprouvé par les jours précédents, j'arrivais dans la clairière tous les elfes étaient présents, assis en cercle. Au centre se trouvait Syl Nivae, je le saluais d'un signe de tête ainsi que tous ceux que j'avais croisés mais tous avaient le visage fermé ce qui eut tendance à m'inquiéter pour ce qui allait suivre. Syl Nivae attendit que tous se furent tut et que mon guide se fut assis, refermant ainsi le cercle autour de nous. A ses côtés se trouvait un livre, une épée, un arc et une coupe remplie d'un liquide noir, à sa droite se trouvait un brasero avec un plateau d'or posé dessus et renfermant une pierre précieuse superbe. Il prit enfin la parole, le silence se faisant lourd : et à mon plus grand étonnement il se mit à parler en elfe, je ne bougeais pas car tous faisaient comme si je n'existais pas. Je n'osais pas m'asseoir même si je tenais à peine debout, prenant mon mal en patience. Il parla et parla, tous les elfes écoutant attentivement, j'essayais de comprendre au début suivant les intonations de leur voix claire mais c'était comme essayé de comprendre ce que nous dit le courant d'une rivière. Je pris donc le temps d'observer leurs visages : de grands yeux enfoncés dans leur orbites et passant de la lumière à la nuit suivant que leurs paupières soient ouvertes ou fermées. Leurs longues oreilles fines et en pointes semblaient la continuation de leur visage, celui-ci avaient des traits si fins que par moment ils ressemblaient presque à des statues d'ivoires. Autre chose que je remarquais fut leurs lèvres pleines et aux formes douces et aussi le fait qu'ils n'avaient pas de sourcils et les mâles ne semblaient pas avoir de barbes ni même naissante. Les femelles n'avaient généralement pas de formes généreuses mais pour la cérémonie tous étaient fort peu vêtus et la délicatesse de leurs corps étaient bien plus fascinante que n'importe quel corps humain. Perdu dans mes pensées, me demandant ce qu'ils allaient bien me demander de faire, craignant de ne pas en être capable (pas seulement à cause de ma faiblesse) ; je ne remarquais pas que Syl Nivae c'était tut et attendais comme tous les autres une réponse de ma part ce qui eu pour effet de me donner une bouffé de chaleur et d'être horriblement gêné. Je souris bêtement et le regardai cherchant un indice de sa part. Au bout d'une minute, qui me semblât interminable et durant laquelle j'ouvrit la bouche plusieurs fois mais sans jamais trouvé quoi dire, il me fit signe d'avancer et de regarder le livre sur le lutrin à sa gauche. Ce que je fis et remarquais avec horreur que c'était écrit en elfe , je le regardais encore complètement désespéré convaincu que je ne passerai jamais la cérémonie avec succès. Syl Nivae me dit simplement :
- Fais preuve de ta connaissance du monde elfique.
Je tournais les pages doucement et remarquais que toutes les autres pages étaient vides, la couverture représentait une scène merveilleuse, des elfes dansant autour de la lune se reflétant sur l'eau, au milieu de saules pleureurs garnis de fleurs.
La scène semblait vivante, je ne pus m'empêcher de dire " c'est beau " tout bas.

Je décidai que de toute façon j'avais déjà raté la cérémonie donc que ma réponse importait peu mais j'étais bien décidé à respecter leur coutumes, ou du moins ce que j'en comprenais. Je remis le livre comme il était et affirmai que j'étais incapable de comprendre quoi que ce soit de ce qu'il y était écris mais que le peu qui s'y trouvait était fascinant à mes yeux. Il y eu des murmures chez les elfes, il semblait que certains traduisait ce que je disais à ceux qui ne comprenaient pas ma langue. Syl Nivae restait de marbre et je n'osais me retourner pour chercher du réconfort chez Ly-iShka.

Syl Nivae me fit ensuite signe de m'approcher du brasero et du plateau qui s'y trouvait, il me dit que j'allais devoir prouver ma résistance et que je devais prendre la pierre centrée sur le plateau sans renverser celui-ci. Je le regardais incrédule le plateau devait être brûlant, je n'avais jamais imaginé les elfes si cruels.
J'hésitais, rageur, pour qui se prenaient-ils, le fait de m'avoir aidé leur donnaient-ils le droit de me torturer maintenant ! Je faillis donner un coup de pieds dans le brasero pour montrer mon désaccord et puis je vis les corps des deux elfes, captivé par l'assemblée je ne les avais pas vu attachés aux deux plus vieux arbres de la clairière, ils étaient enveloppées de lierre comme si les arbres allaient les assimiler en lui.

C'est alors que j'eus réellement honte, ces deux êtres que je ne connaissais pas avaient donné leur vie pour moi sans me connaître, sans savoir si j'en valais la peine, contrairement à moi si je mourrais eu il perdais une éternité. Cette race merveilleuse était sur le déclin et mes actions n'avaient pas arrangés les choses, je fermais les yeux et pris la pierre, ma main hésita au contact, je serrais fort la pierre c'est alors que je sentis sa chaleur, elle était bouillante ma main voulu s'ouvrir pour lâcher ce morceau de lave en fusion et je la rattrapais avec l'autre de justesse, mes dents serrées.
Mon bandage me permit de tenir la pierre un peu plus longtemps et de la remettre à Syl Nivae qui ne bronchait toujours pas, même pas impressionné ce qui n'était pas le cas de la plupart des elfes derrière lui, qui même si ils gardaient le silence avaient leurs yeux grands ouverts sur moi. Je me tenus la main brûlée et à mon étonnement au lieu d'y voir une marque ronde et rouge gonflée j'y découvrit une petite étoile gravée, symbole elfique par excellence. Syl Nivae me rendit la pierre, elle était froide comme le marbre, une illusion j'aurais du m'en douter mais la douleur elle avait bien été présente, non provoquée par les elfes mais par mon esprit. Je m'étais fait berner comme un gosse mais je me concentrais maintenant sur l'étape suivante.

Celle-ci semblait simple, j'avais un arc, une flèche tout deux de facture elfique de très bonne qualité, et une cible. Le but n'était rien d'autre que d'atteindre la cible, le problème outre celui de viser était surtout ma main qui me faisait toujours atrocement mal. Cette fois-ci j'étais bien décidé à arriver aux bouts des épreuves et confiant je saisis l'arc, encochais la flèche et tendis l'arc qui failli me revenir en pleine figure, ma main me lançant terriblement. Je serrais les dents à nouveau et bandais l'arc à nouveau, visais et tirais. La flèche atteignit la cible mais bien loin de son centre, j'en voulais à ma chance d'avoir échoué mais ce qui est fait est fait.
Me retournant je vis que Ly-iShka me regardait anxieuse, c'est elle qui m'avait soignée et je doutais fort que je n'avais pas l'air glorieux à cet instant. Abattu, fatigué je me préparais pour ce qui m'attendait, Syl Nivae me tendit juste la garde de l'épée. Elle était superbe, gravée sur toute la longueur de la lame, aussi fine qu'une feuille, veinée comme un arbre, le soleil se reflétant et jouant dans les creux du dessin la recouvrant, je testais la lame et elle était étonnamment solide pour une lame aussi fine. Il me dit que ce serait un combat à mort entre moi et un ancien parce que certains de la confrérie contestait mon droit de rester parmi eux.

Je n'en cru pas mes oreilles que Syl Nivae laissait faire une telle chose, cela semblait bien barbare de la part des elfes et trop fatigué par le stress des derniers jours et par mes blessures je refusais de combattre espérant encore à un simple test. Malheureusement mon adversaire me regarda d'un air méprisant et dégaina.

Je laissais la pointe de mon épée toucher le sol pour prouver mon attitude non belliqueuse, j'avais toujours préféré la fuite au combat, me résignant à combattre que lorsque tout autre alternative était exclue. En plus j'étais trop faible pour espérer vaincre un elfe au combat, pourtant celui-ci, me sous estima énormément et je vis deux trois ouvertures dans son jeu que je n'exploitais pas. Mon épée se levait juste pour parer ses coups de justesse. Quoi qu'il en soit les elfes sont toujours beaucoup plus agiles que nous les humains et je me retrouvais vite avec quelque blessures sur les bras et les jambes sans avoir jamais touché mon adversaire. J'en avais assez de ces épreuves, de ces castes racistes d'elfes à la réputation d'être pur. En cet instant je ne voyais pas en quoi ils étaient meilleur que les humains, la beauté ne pardonnait pas tout. Lorsque la lame de mon adversaire toucha ma gorge et fit perler mon sang, je compris que celui-ci jouait avec moi comme avec un animal. Il était persuadé de mon infériorité et comptait bien la prouver à ses congénères. Toute ma haine, ma peur des derniers jours s'accumula pour se joindre à ma rage de l'instant. J'étais épuisé et je compris que le repos serait soit dans la mort, la mienne ou celle de mon adversaire. J'attendis, mon regard fixé sur celui qui était maintenant mon pire ennemi, je le haïssais lui et ses congénères, je ne voulais plus de leur pitié, je ne voulais plus être considéré d'un air condescendant, comme un animal blessé.
J'attendis qu'il frappe, je lui laissais une ouverture sur mon flanc gauche et bougeai à droite au dernier moment, il me coupa la chair de mon côté et je fermai mon bras gauche sur son bras pour l'immobiliser, surpris il me regarda et je lui enfonçais l'épée dans le cou d'un large mouvement du tranchant de ma lame.
Direct et sans pitié je lui criai ma rage pour qu'elle entre aussi profond que mon épée, celle-ci s'enfonça en lui et j'entendis ses os craquer. Il me fixait d'un air stupide, son visage incrédule, de sa bouche jaillissait du sang tout aussi rouge que celui qui dégoulinait de mon côté. Je le repoussais comme un poids mort et lui crachais dessus. Je ne le vis pas mais entendis plusieurs elfes se lever et dégainer.

Je n'en avais cure, j'avais laissée mon arme dans le cou de mon adversaire, je pleurais épuisé, meurtris. La suite évolua comme dans un cauchemar…comme un des nombreux que je fis après ce jour. Syl Nivae me mena à la coupe et me dis de boire, malgré ce qui s'était passé.

Le cercle des elfes était brisé, certains n'avaient pas bronché, attendant la fin de la cérémonie ; d'autres pleurais la mort d'un de leur frère d'une chanson douce et émouvante ; et d'autres encore me montraient de leurs épées et réclamaient vengeance. Je ne sais l'effet que la potion eu sur moi mais elle ne put jamais effacé le mal que j'ai subis en ce jour. Je me sentais lourd, absent, triste et seul. Plus rien ne m'importait, j'avais tué un des leurs et je trouvais normal qu'ils se vengent, j'avais subis cette cérémonie à cause du sacrifice que ces êtres avaient consentis pour moi et je n'avais rien fait d'autres qu'apporter le malheur et la zizanie dans leurs rangs. Je me haïssais, me considérant comme les autres hommes, ceux qui considéraient les
elfes comme des démons qu'il fallait à tout prix exterminer. J'en voulais à ces
êtres, qui m'avaient aidé, de m'avoir poussé à tuer un des leurs, m'avoir fait
subir ce que j'ai subis lors de cette cérémonie.
C'est alors que je le sentis, d'abord une impression de vide en moi, puis comme si mon ventre travaillait j'eus l'impression que j'allais exploser de l'intérieur. Je tombais à genoux, prêt à subir d'autres souffrances, et puis je sentis cette chaleur m'envahir,
j'oubliais la fatigue mes blessures et sentis comme un déchirement, une fouille
complète de mon être, je du crier et m'écrouler. Ensuite, je fus comme soulagé
et je m'endormis.

Je me réveillais en ayant l'impression d'avoir dormis deux jours mais peu de temps avait du se passer depuis que je m'étais écroulé. Ly-iShka était près de moi avec un jeune elfe qui semblait terrifié. Je tournais la tête vers ce qu'ils regardaient, encore incapable de percevoir les sons distinctement et ce que je vis ne me rassura pas. Syl Nivae avait dégainé son épée et il se tenait majestueux et terrifiant devant un groupe d'anciens qui semblaient décidé à je ne sait trop quoi faire. C'est là que je compris pourquoi il menait la tribu, en temps normal c'était quelqu'un de discret et conciliant, j'avais vu lors de la cérémonie qu'il savait être implacable mais là, là il était beau.
On m'aurait affirmé qu'il était entouré d'un halo de flammes que je l'aurais cru, tellement il était impressionnant, presque terrifiant en colère, je n'aurais pas voulu me trouver en face de lui en ce moment et ça se voyait clairement que ces adversaires hésitaient. Enfin, après un temps qui parut interminable, ils rengainèrent. Je fus soulagés mais j'eus comme l'impression que ce n'étais pas le cas de tout le monde, comme si le mal qui avait été fait était irrémédiable. Il semblait que tout avait été dit et les elfes entreprirent d'honorer leur frère mort par ma faute.

Ly'iShka m'emmena à l'écart, vers ma couche. Je regardais vers le sol, du sang me dégoulinait sur le visage, me brouillant la vue ou peut-être était-ce mes larmes je ne le savais. Je n'entendais toujours pas bien, la potion semblait faire effet mais lequel ? Je ne souffrais plus de mes blessures charnelles en fait je ne sentais plus mon corps mais le poids de ce que j'avais vécu dernièrement me faisais le traîner.
Je ne savais que penser, des elfes étaient morts pour moi et j'en avais tué un moi même, je n'avais pas voulu le faire mais avais-je eu le choix ? Avais-je encore choisis une mauvaise route qui blessait ceux qui m'entourent. Je m'endormais à moitié, Ly'iShka devait maintenant me porter mais je ne le remarquai pas.
Je me laissais tomber sur ma couche, sans entendre ce que Ly'iShka me disait, pleurait-elle ? Quelle importance ? J'avais besoin de dormir car je savais qu'il me faudrait partir le lendemain.

Ma nuit fut agitée, je me réveillais et à chaque arbre se trouvait le corps d'un elfe d'une couleur bleue cadavérique, les orbites vides, les corbeaux étaient encore en train de manger les yeux de certains, je faillis vomir de dégoûts car la plupart étaient encore vivants, agonisants. Je vis Syl Nivae levant vers moi des yeux sans vie et me murmurant:

-C'est ta faute, vous les humains n'avez respect de rien…vois ce que tu as fait, sache que toujours nous serons dans tes rêves
Il soupira sans que je puisse faire quoi que ce soit pour lui. Je vis l'elfe que j'avais cru avoir tué la veille, il attachait Ly'iShka avec l'aide de ceux que j'avais vu tiré l'épée contre Syl Nivae la veille. Je courrais vers eux, trébuchais, des feuilles sur le visage de la terre sur les mains je m'essuyais comme je pouvais pour leur crier d'arrêter. J'étais lent comme si je portais le poids de tous les corps que j'avais vu. Je les poussais et ils rirent de moi, je voulu débarrasser le corps presque sans vie de Ly'iShka du lierre qui l'entourait mais il semblait revenir, je criais son nom pour qu'elle se réveille et le lierre se transforma en ronce, je m'écorchais comme il s'enroulait autour de moi, il me serait contre son corps, me faisait saigner de toutes part. Je criais, j'appelais à l'aide, je
me débattais ce qui ne faisait qu'accentuer mes souffrances.
J'étais contre son corps chaud, elle me regarda les larmes dans les yeux et me demanda "Pourquoi ?", je voulus lui dire que je ne savais pas, que je ne comprenais pas, que j'essayais de bien faire, que tout allait bien se passer mais elle ferma ses yeux, des larmes de sang coulant sur ses joues et je sentis son corps devenir froid comme le marbre.
Les ronces m'étouffaient, j'avais de plus en plus dur à respirer. " NON ! " Je me réveillais en sueur, haletant.


©2004-2007 SA_Avenger

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