A few thoughts, a few sayings

-"Je suis celui qui te connais quand tu fuis jusqu'au bout du monde" Jacques Bertin (Je suis celui qui court)

- "Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde..." Saint-Exupéry (Petit Prince)

- "Et le plus beau, tu m'as trahi. Mais tu ne m'en as pas voulu" Reggiani (Le Vieux Couple)

- "We all got holes to fill And them holes are all that's real" Townes Van Zandt (To Live is To Fly)

- "Et de vivre, il s'en fout, sa vie de lui s'éloigne... Tu marches dans la rue, tu t'en fous, tu te moques, de toi, de tout, de rien, de ta vie qui s'en va." Jacques Bertin (Je parle pour celui qui a manqué le train)

- "I thought that you'd want what I want. Sorry my dear." Stephen Sondheim (Send in the clowns)

- "Pauvre, je suis de ma jeunesse, De pauvre et de petite extrace. Mon père jamais n'eu grand richesse, Ni son aïeul nommé Orace. Pauvreté nous suit à la trace, sur les tombeaux de mes ancêtres, Les âmes desquels Dieu embrasse! On n'y voit ni couronnes ni sceptres." François Villon (Pauvre, je suis)

- "Vous êtes prêts à tout obéir, tuer, croire. Des comme vous le siècle en a plein ses tiroirs. On vous solde à la pelle et c'est fort bien vendu" Aragon (Ce qu'il m'aura fallu de temps pour tout comprendre)

- "And honey I miss you and I'm being good and I'd love to be with you if only I could" Bobby Russell (Honey)

- "And I need a good woman, to make me feel like a good man should. I'm not saying I am a good man Oh but I would be if I could" Fleetwood Mac (Man of the World)

- "Je ne comprends pas ces gens qui peuvent s'installer n'importe où quand je cherche inlassablement avec la tête fermée que tu connais l'endroit où je retrouverai mon enfance" Jacques Bertin (Colline)

samedi, octobre 13, 2007

Le Vengeur - Chapitre 29. Orlamund - Rose parmi les épines

Un chapitre frustrant, j'avais envie d'avancer, d'écrire, je savais ce qu'il devait contenir et pourtant j'aurais bien mis plus. Je l'ai écrit une fois mais je n'étais pas content du résultat, j'ai réécrit une partie. Pour finir j'ai recommencé depuis le début ne faisant que m'inspirer des versions précédentes.
Bref je ne suis pas encore content du résultat, loin de là mais il me tarde d'avancer, je laisse donc en l'état pour y revenir plus tard.

Musique d'inspiration: Aucune réellement bien que Mauerbrecher - October Leaves m'a permit de refaire un début un peu plus cohérent.

Chapitre XXIX. Orlamund - Rose parmi les épines

Ce n’est pas tellement pour les Burgans qu’elle était là à cheval en train de traverser les hautes montagnes nordiques. Le paysage était époustouflant. Elichzäne qu’ils les appelaient, les « dents de dieux », jamais elle n’avait vu de monts si effilés, si impénétrables. Cela ne ressemblait en rien aux montagnes qui entouraient la région de la capitale des Royaumes. Elle se demanda pour la centième fois si elle avait eu raison de venir. Mais ce n’était pas pour les Burgans et leur quête fantasque qu’elle était là. Non, elle avait besoin de savoir. Les saints existaient-ils vraiment ? Pourrait-elle comprendre ce qu’elle était ? Trouverait-elle le repos là bas ?

Les hommes de son père étaient arrivés le lendemain de la retraite ennemie. Une longue colonne qui passait à l’horizon. Un détachement avait bifurqué vers la ville et fut accueilli en libérateur par une population qui commençait à peine à comprendre que le siège était définitivement terminé. Elle salua l’esprit vif de son père qui tournait la situation à son avantage, son armée entrait dans la ville sans un seul combat et acclamé encore. Les conseillers de Pylos devaient se ronger les sangs à l’heure qu’il était. Elle eut cependant un pincement au cœur de voir qu’au final son mouvement avait probablement été plus politique que sentimental. C’est un homme aux moustaches sombres et harnaché pour la guerre qui vint lui rendre hommage. Son armure de plate résonnait dans les lieux telle une agression et Orlamund ressentait cette visite comme tel, sans trop savoir pourquoi.
L’homme s’agenouilla devant elle, difficilement et aidé par un écuyer qui rendit l’acte plus ridicule que cérémonieux. Jean, son capitaine, restait maintenant toujours prêt d’elle et avait accepté de lui fournir une garde rapprochée. Elle ne savait pas ce qu’il pensait de ce qui s’était passé lors des négociations, désapprouvait-il ? Il n’en laissait en tout cas rien paraître.
- Capitaine Gérom pour vous servir votre altesse. Le général Mark vous présente ses excuses mais l’anéantissement des envahisseurs lui semblait une priorité.
- Relever vous Capitaine.
- Merci, votre altesse. Tout le royaume est soulagé de vous savoir en vie. Messire le roi m’a fait part de désir de vous voir de retour au plus tôt si cela vous sieds bien sûr. D’ici là je suis chargé de votre sécurité.
- C’est bien aimable à vous capitaine, je vous présente le capitaine Jean, qui est déjà chargé de ma sécurité et qui a plus que fait ses preuves comme tout ses hommes.

Elle était consciente que l’homme n’allait pas apprécier mais elle voulait absolument que les miliciens de la ville puissent recevoir les honneurs qui leur étaient dus. Elle sentait une hargne monter à l’encontre de cet homme qui ne lui avait pourtant rien fait. Ces hommes arrivaient en triomphe alors qu’ils n’avaient rien fait pour sauver la ville. Ils allaient maintenant profiter de la liesse, boire, fêter et réécrire l’histoire. Combien de gens ici se souviendront-ils qu’au plus fort des combats, seuls les murs et la milice avaient empêchés la ville de tomber ?
L’homme n’osa pas la contredire, un simple capitaine ne pouvait se le permettre.
- Un détachement restera à votre disposition dans ce cas.
- Resterez vous dîner avec moi ce soir, Capitaine ?

Elle avait besoin de savoir ce qui se tramait, son père s’attendait-il à ce qu’elle abandonne Pylos entre ses griffes et rentre au pays pour redevenir fille à marier ?
- Hélas votre altesse, cela m’est impossible. Il y’a énormément de choses à préparer pour remettre de l’ordre en ville et organiser l’aide aux plus démunis.
Elle vit Jean serrer les poings mais son visage ne laissait rien transparaître.
- Le capitaine Jean ici présent se ferra un plaisir de vous servir de guide dans cette cité inconnue. Je suis sûr qu’il trouvera de la place pour vos hommes jusqu’à leur départ.
- Nous avons déjà pris nos quartiers dans la garnison.
- Ah ? Et la milice ?
Jean n’avait pu se retenir d’intervenir.
- Sauf votre respect capitaine Jean, ce ne sont que des civils qui ont reçu un entraînement militaire sommaire. Nos troupes sont bien mieux habilitées à assurer la défense de la ville.- Contre qui ? Vous ? Intervint Orlamund.
- Bien sûr que non votre altesse mais la campagne n’est pas débarassée des agresseurs liudmarkiens et au dernières nouvelles Telon et Varest sont toujours entre leurs mains.
- Sachez que je ne tolèrerais aucune exaction de vos troupes et que Pylos est et restera une des cités libres quoi que veuille mon père.
- Nous ne sommes ici que pour assurer votre sécurité princesse.

Elle avait pourtant du mal à le croire. Les événements lui donnèrent raison.
Ses actions ayant coûtés la vie à plusieurs conseiller ceux-ci n’osaient plus venir la voir et la croyait responsable de la prise de pouvoir des royaumes du Sud. Les nouvelles de la défaite Liudmarkienne, leur arrivèrent au bout d’une semaine menant à d’autres manifestations de joie et de reconnaissance envers les hommes du Sud.
Jean enrageait mais elle pouvait difficilement faire quoi que ce soit. Elle avait convoqué le capitaine Gerom mais celui-ci avait prétexté un emploi du temps trop chargé pour venir lui rendre visite tout en lui assurant son indéfectible loyauté.
Elle avait perdu la bataille avant même de la livrer et elle réalisé qu’elle avait encore beaucoup à apprendre. Son père avait eu raison de dire qu’elle aurait du faire attention à ce qui l’entourait à l’époque, au niveau politique tout se jouait avant de négocier.
Son humeur devint maussade, elle se sentait seule et se demanda pourquoi elle ne rentrait pas à la maison. Un matin, elle regarda par la fenêtre et étudia la cité sous ses pieds. Les petites rues pavées descendaient abruptement vers le port et les bas quartiers. Pylos étaient tellement en pente qu’on disait que si on trébuchait on se retrouvait au porte de la ville plus vite qu’en marchant.
Elle sourit, elle aimait bien cette ville au bord de la Synd, en bateau la mer n’était pas loin et la montagne elle aussi était toute proche, il y faisait bon vivre, la chaleur y était moins étouffante que dans le sud. La plaine alentours était parsemée d’oliviers au tronc maigre et torturé.
Elle comprit alors que c’était ici sa maison. Ici qu’elle était devenue adulte. Il lui fallait absolument trouver un moyen pour relâcher l’étreinte de son père sur la cité.

Pourtant tout cela avait parut si futile la première fois qu’elle l’avait vu. Il était arrivé accompagné des chefs Burgans et du général Mark. Une troupe fort hétéroclite qui avait été acclamé par la foule. Chaque Burgan se présenta et l’homme faisait office d’interprète. Guylhom, elle aimait la sonorité de ce nom. Pour la première fois depuis longtemps Orlamund ressentit quelque chose dans son cœur. L’homme avait été défiguré et pourtant elle pouvait encore voir son visage, si serein, sérieux mais avec des yeux qui pétillaient. Elle réalisa qu’il était quelque part comme elle, touché par les Saints.
Elle eut des difficultés énormes à ne pas le fixer pendant tout l’entretien, elle buvait ses paroles, hypnotisée par son double visage torturé. Les Burgans eux aussi était source d’émerveillement, entre le colosse blond couvert de cicatrice, la petite femme à moitié nue, l’enfant à la peau sombre et le gros musculeux au cou aussi gros qu’un tronc d’arbres elle fut certaine qu’il se passait quelque chose ici qui ne s’était encore jamais produit auparavant. Le général Mark avait les yeux qui sortaient de la tête alors qu’il écoutait le récit fantasque de leurs invités sur leur mission divine mais elle ne faisait que sourire.
Elle ne voyait plus les cicatrices de Guylhom, il parlait bien, c’était un homme instruit et elle voyait qu’il choisissait ses mots avec soins. L’idée de partir avec eux dans le nord pour arrêter Aelor était cependant troublante. Elle ne doutait pas qu’elle pouvait être utile dans une telle entreprise mais ici Aelor était vu comme un bienfaiteur, un homme qui était parti en promettant monts et merveilles au peuple. La fin du joug des dieux, la fin des menaces extérieures. Son absence lors de la guerre ne semblait même pas avoir terni son image. Les gens parlaient communément dans la rue du temps où Aelor reviendrait avec leurs maris et leurs fils. Elle se demanda si quelque part il n’avait pas été lui aussi l’instrument de la victoire en donnant espoir à un peuple face à l’ennemi.
Le chef burgan, un certain Arnulf lui posa alors une question qui mit bien du monde dans l’embarras, Guylhom le premier vu qu’il dut traduire.
- Euh…le chef de la tribu des lions demande, enfin c’est délicat, disons qu’il aimerait savoir… Voilà, il veut être sûr que vous soyez encore vierge.
Sur le moment, le ton était monté, tous les hommes présents s’étaient insurgés, prêt à défendre son honneur. Elle en aurait presque rit. Personne ne savait où elle était passée durant une année, elle réapparaissait un an plus tard en tant que simple infirmière et tous supposaient qu’elle était encore vierge. Elle avait presque envie de répondre non pour les embêter, après tout il s’en était fallu de peu qu’elle ne le soit plus et elle ne savait pourquoi Devian avait jugé normal de la violer mais pas de lui prendre sa virginité. Ce souvenir doucha sa bonne humeur.
- Je ne vois pas en quoi ça le regarde. Dit-elle d’un ton froid. Mais oui je le suis encore.
- Il dit qu’il comprend que vous deviez sauvegarder les apparences mais il vous supplie si ce n’est pas le cas de le lui dire. La prophétie parle de la vierge sanglante, il est vital pour la réussite de la quête que vous soyez la bonne personne.

- S’il ne le sait pas lui-même comment moi le saurais-je ?
- Sans vouloir vous offensez, il me semble que vous êtes assez sûres d’être la bonne personne.
- Vous savez que je demanderai quelque chose en échange.
- Ah. Je croyais que sauver le monde serait une gratification suffisante.

Elle sourit en coin en se disant que l’homme avait peut-être un peu trop vécu avec les sauvages mais cela n’était pas grave, elle était déjà fatiguée des ronds de jambes et courbettes.
- Garantissez l’indépendance des Cités Libres et nous partons dès demain.
- Princesse, je pense que tout ceci est allé trop loin et qu’…
- Silence Général Mark. Je m’exprime.
- Remplissez votre part du contrat et les Burgans vous seront redevables.

Le général Mark avait le teint légèrement vert lorsqu’il avait pris congé.

Au final, ça ne s’était pas si mal passé, le voyage était agréable, l’été était là, le temps clément les accueillait en terre Burganne et elle avait planté une sacrée épine dans le pied de son père. S’il laissait ses troupes et officialisait l’occupation des Cités Libres il risquait de devoir combattre les Burgans à son retour alors que s’il se retirait il pouvait passer pour un roi clément et bienfaiteur mais n’aurait toujours pas réussi à assurer son emprise sur les routes de l’acier. Elle respira profondément, l’air était si pur ici.
Guylhom vint lui demander la permission de chevaucher près d’elle.
Ils passaient de bons moments ensemble et Orlamund oubliait presque la raison de leur voyage.
Elle s’empressa d’accepter, l’homme semblait avoir beaucoup manqué de compagnie et racontait ses péripéties, il avait une voix douce et chaleureuse. Elle se demandait s’il réalisait qu’il lui plaisait ? Elle rit bêtement, depuis quand l’avait-elle réalisé elle ? Elle se fit l’effet d’une petite fille à nouveau et décida de profiter de l’instant et d’écouter le récit de son chevalier.
- J’avais laissé les hommes à Palys et confiant nous approchions de ces mêmes montagnes lorsque…

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