A few thoughts, a few sayings

-"Je suis celui qui te connais quand tu fuis jusqu'au bout du monde" Jacques Bertin (Je suis celui qui court)

- "Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde..." Saint-Exupéry (Petit Prince)

- "Et le plus beau, tu m'as trahi. Mais tu ne m'en as pas voulu" Reggiani (Le Vieux Couple)

- "We all got holes to fill And them holes are all that's real" Townes Van Zandt (To Live is To Fly)

- "Et de vivre, il s'en fout, sa vie de lui s'éloigne... Tu marches dans la rue, tu t'en fous, tu te moques, de toi, de tout, de rien, de ta vie qui s'en va." Jacques Bertin (Je parle pour celui qui a manqué le train)

- "I thought that you'd want what I want. Sorry my dear." Stephen Sondheim (Send in the clowns)

- "Pauvre, je suis de ma jeunesse, De pauvre et de petite extrace. Mon père jamais n'eu grand richesse, Ni son aïeul nommé Orace. Pauvreté nous suit à la trace, sur les tombeaux de mes ancêtres, Les âmes desquels Dieu embrasse! On n'y voit ni couronnes ni sceptres." François Villon (Pauvre, je suis)

- "Vous êtes prêts à tout obéir, tuer, croire. Des comme vous le siècle en a plein ses tiroirs. On vous solde à la pelle et c'est fort bien vendu" Aragon (Ce qu'il m'aura fallu de temps pour tout comprendre)

- "And honey I miss you and I'm being good and I'd love to be with you if only I could" Bobby Russell (Honey)

- "And I need a good woman, to make me feel like a good man should. I'm not saying I am a good man Oh but I would be if I could" Fleetwood Mac (Man of the World)

- "Je ne comprends pas ces gens qui peuvent s'installer n'importe où quand je cherche inlassablement avec la tête fermée que tu connais l'endroit où je retrouverai mon enfance" Jacques Bertin (Colline)

jeudi, octobre 04, 2007

Le Vengeur - Chapitre 24. Orlamund - Pourparlers

Un chapitre écrit petit bout par petit bout selon le temps disponible. La fin a longtemps été mise en balance, il me fallait être certain de l'agencement de mes derniers chapitres, plus la fin approche plus je dois être prudent et plus il est difficile de me laisser aller librement.
Difficile aussi de ne pas tout écrire d'une traite sans avoir le texte sous les yeux (dans les transports par exemple) il me faut parfois réécrire une partie, réaranger le texte pour que tout soit lié convenablement. Je suppose que le chapitre gagnera en fluidité au fil des relectures, c'est donc un premier jet.

Musique d'inspiration: Flour de Rose - La Filho Dou Ladre/Corvus Corax - La Filha Dou Ladre


Chapitre XXIV. Orlamund - Pourparlers

Orlamund était assise sur un banc de pierre dans les jardins aux loups qui surplombaient la ville. Le soleil réchauffait sa peau blanche et elle ferma les yeux pour profiter de ses rayons. Elle ne se rappelait plus la dernière fois où elle avait été si calme et sereine. Elle pencha la tête en arrière, en appui sur ses bras, le soleil caressant son cou délicat. Des oiseaux sautillaient de branche en branche dans les buissons fleuris. Le printemps était là, enfin ! Elle sourit doucement alors qu’une douce brise venait la faire frissonner.
Elle savourait cet instant de repos car elle se doutait qu’elle n’en aurait pas d’autre avant longtemps même si on était maintenant aux petits oignons pour elle. Elle avait droit à la plus belle demeure de toute la ville et les riches marchands et nobles qui n’avaient pas fuit la ville faisaient le pied de grue devant sa porte. Même les blessés étaient gênés de la voir maintenant. Il avait suffit de deux mots à l’ennemi pour bouleverser son quotidien.
- Bienvenue princesse.

Comment avaient-ils su ? Elle n’en avait aucune idée mais aucun moyen de nier les faits ensuite, elle avait remarqué le visage de tout ses compagnons s’illuminer. Elle ne savait pas au juste si ça lui donnait un quelconque avantage pour les négociations. En fait, elle n’avait même pas voulu y prendre part mais ils avaient tous insisté, même le docteur Terius qui devait en avoir plus qu’assez que son assistante rende les blessés aussi anxieux et excités. Elle en voulait un peu au destin de la pousser vers l’avant et de ne jamais lui laisser une chance de vivre une vie normale.
Une servante entra dans le jardin et elle soupira, s’attendant au retour à la dure réalité.

Le prince Florian avait été affable mais ses yeux lui faisaient froid dans le dos. Il la dévorait du regard et on aurait cru que c’était lui qui l’avait convoquée. Elle l’avait observé attentivement, cherchant un indice qui indiquerait que c’était lui qui avait ordonné son enlèvement comme elle le pensait mais il n’avait visiblement pas l’intention d’en parler en public. A ses côtés se tenait une clique de nobles tout aussi bouffi d’orgueils les uns que les autres, elle en avait tellement l’habitude à la court de son père qu’elle aurait pu les reconnaître de loin. Plus surprenant, était la présence d’un jeune homme en armure qui la dévisageait d’un air candide et qui s’empourprait chaque fois qu’elle posait les yeux sur lui avec à ses côtés un beau blond qui correspondait presque parfaitement à l’image que se faisait Orlamund du beau prince qu’elle aurait dû épouser un jour. Enfin ça c’était dans les contes. Cela lui rappela les chansons que lui chantait sa mère quand elle était jeune. Prise de mélancolie, elle se mit à chantonner :
« Moun paire m’a mandado au bos
Dins lob os, poulit bos
Ven à passar gai chivalier
D’u poutoun l’a surprio
Arrier Tiretz-vous chivalier …»


Elle se tressait les cheveux en chantant, une larme perlant au coin de l’œil. Sa mère lui manquait, toute sa famille en fait, son père aussi malgré ce qu’il lui avait fait. Elle savait qu’il l’aimait à sa façon mais elle savait aussi qu’elle n’aurait droit à aucune pitié de sa part, aucune circonstance atténuante. Peut-être pourrait-elle revenir et reprendre une vie normale ? Après tout elle était encore vierge d’une certaine façon. Mais le roi lui serait-il prêt à prendre le risque de voir revenir une fille qui avait disparue plus d’un an et dont plus personne ne saurait se porter garant ?

Elle soupira et se leva alors que la servante attendait qu’elle lui fasse signe pour parler. Orlamund sentit tout le poids de la solitude. Elle n’avait pas d’amis ici, personne avec qui partager les choses et le fait d’avoir expérimenté un monde où elle n’était pas une princesse lui avait fait comprendre qu’elle avait toujours été seule, terriblement seule. La servante devait avoir le double de son âge, ridée, des cheveux abîmés et trop tirés en arrière commençait à devenir blancs, elle lui fit un signe de tête l’autorisant ainsi à parler.
- Les préparatifs pour la rencontre sont terminés votre majesté. Le conseiller Jehan demande si vous voulez l’inspecter avant ce soir ?
- Déclinez l’invitation, dites lui bien que je lui fais toute confiance pour assurer ma sécurité.
Elle ne savait même pas qui était le conseiller Jehan. Elle n’avait pas vu un seul conseiller durant tout le siège et pourtant il semble que la ville en fut remplie s’il fallait croire tout ceux qui lui proposaient maintenant ses services. Elle ne craignait pas vraiment pour sa vie, elle espérait avoir adressé un message assez clair au prince Florian :
- Je vous invite à des pourparlers en terrain neutre dans une semaine. Des civils souffrent de votre attaque injustifiée et il est important de résoudre ce conflit de manière diplomatique.
- Bien que votre statut de princesse semble accepté de tous, même si vous n’avez fourni aucune preuve, il est important de savoir si vous parlez au nom des Royaumes du Sud. Aux dernières nouvelles le roi Kylios est toujours vivant. Avait fait remarqué un noble liudmarkien d’un ton obséquieux.
- Je parle au nom des citoyens de Pylos et ça devrait vous suffire. Répondit-elle d’un ton sec.
- Vous savez que vous n’êtes pas en position de demander quoi que ce soit ? Avait ajouté le prince.
- Vous savez que vous ne vivez que parce que je vous y autorise. Avait-elle répondu d’un ton faussement enjoué.
Les hommes sur place étaient devenus livides, sauf le prince qui avait pris des couleurs un peu plus rouges sous la menace. Il ne leur était jamais venu à l’idée qu’elle puisse utiliser ses pouvoirs à distance. Elle n’était d’ailleurs pas sûre qu’elle le puisse mais l’important était qu’ils l’en croient capable.
- Dans ce cas pourquoi ne pas l’avoir fait ? demanda l’homme blond un sourire en coin.
- Peut-être parce que contrairement à certains ici, je privilégie le dialogue.
- Que voulez vous ? coupa le prince.
- Comme je vous l’ai déjà dit, une zone neutre sera préparée à distance égale des remparts et de vos troupes et je pense qu’il serait dans l’intérêt des deux parties de venir y discuter d’un accord de paix. Il serait opportun de modérer votre attitude belliqueuse et de venir nous demander ce que vous voulez vraiment.
Florian de Liudmark n’avait pas l’habitude d’être mené par le bout du nez et ça se voyait, il tiqua plus d’une fois pendant son discours et il semblait réfléchir aux chances qui lui permettraient de l’éliminer tout de suite.
Elle fit mine de partir et ajouta :
- Oh vous n’êtes pas s’en savoir que mon père s’il me savait menacée par vos troupes se verrait obligé de vous déclarer la guerre. Il serait donc opportun que les bombardements cessent immédiatement.
Elle crut avoir fait une bourde car les hommes présents comprirent que Kylios Forcefer n’était pas encore au courant que sa fille était vivante. Pourtant, il y’avait déjà eu trop de témoins pour que cela reste un secret bien longtemps et personne n’eut le courage de donner l’ordre d’exterminer une mission pacifique menée par une princesse. A juste titre probablement.

Le jour convenu, la délégation de Pylos était prête devant les portes principales. La population était venue en nombre assister à un moment qu’ils savaient historique. Les riches marchants avaient mis leurs plus beaux atours. Orlamund menait la procession dans sa robe de satin rouge, le capitaine Jean à ses côtés. Celui-ci était probablement le seul homme qui ne l’accompagnait pas pour son profit personnel, tous les autres se targuaient de défendre des domaines qu’ils devaient à peine connaître. L’un le commerce maritime, l’autre les importations, le troisième la trésorerie et ainsi de suite, même le représentant du peuple ne donnait pas l’impression d’avoir jamais rendu visite aux bas quartiers.
Elle aurait dû être plus attentive quant à la composition de cette délégation mais on ne lui en avait pas vraiment laissé l’occasion. Ils arrivèrent à la tente les premiers, le prince Florian et ses suivants se faisant attendre comme tout monarque qui se respecte. Orlamund enrageait déjà et les salutations furent froides mais elle fut surtout surprise lorsqu’on lui présenta le jeune capitaine qu’elle avait aperçu une semaine plus tôt.
- Voici le capitaine Thibaut Montfaucon
- Montfaucon ? Ce sont des vassaux du Sud non ?
- Ils l’étaient en effet.

Que s’était-il donc passé pour que les choses aient tant changé dans le Sud ? Le jeune homme avait-il rejoint le Liudmark avec toute sa famille. D’autres familles avaient elles trahis son père ?
C’était une mauvaise nouvelle et pourtant tout alla de mal en pis. Alors qu’elle espérait pouvoir faire lever le siège contre un simple accord commercial ou même en brandissant la menace des armées de son père, les Liudmarkiens s’étaient révélés plus gourmands que raisonnables. Ils demandaient l’implantation d’une force d’occupation à Pylos et sur la côte, officiellement, afin de contrôler l’acheminement de l’acier en provenance des îles d’été. De plus, ils avaient le culot de demander réparation pécuniaire pour les pertes subies pendant les assauts. Orlamund n’en pouvait plus, se leva et déclara d’une voix froide:
- Vous semblez prendre mieux vos aises à table que sur un champ de bataille. Il serait peut-être opportun de rappeler que vous êtes les offenseurs ici.
Le silence se fit à cette déclaration hostile et le prince se leva, rougeaud.
- Je suis sûre qu’une princesse étr-an-gè-re aura quelque chose à proposer qui ravira les deux parties. Votre famille est tellement riche qu’elle pourra sûrement se charger de cette petite participation pour la paix…
L’homme blond, un certain Roland, qui accompagnait Montfaucon était en train de se curer les ongles avec un couteau comme si tout ça ne l’intéressait pas, pourtant il releva la tête et lança nonchalamment.
- La princesse préférerait peut-être un….engagement durable afin de garantir la paix
Elle ne l’avait pas vu venir mais elle était certaine que l’homme avait prévu son intervention de longue date. Elle le foudroya du regard prêt à riposter mais le prince la devança avec un sourire mauvais.
- Il est certain que la maison de Liudmark est honorée par cette proposition d’alliance entre nos deux familles. Je suis impressionné par ce don de votre personne afin d’éviter de lourdes taxes au peuple de Pylos qui a déjà trop souffert. Je suis sûr que votre père sera plus qu’heureux d’avoir tant de bonnes nouvelles en si peu de temps.
- Vous êtes un pourceau. Murmura-t’elle.
Seulement le mal était fait, la majorité de sa propre délégation considérait déjà cette idée de mariage comme la meilleure solution qui leur éviterait de débourser un seul sou et encore mieux de ne pas lever de nouvelles taxes contre un peuple déjà durement touché. Ils allaient rentrer plus populaire que jamais et tourner l’affaire à leur avantage pour que le peuple se réjouisse d’une telle fête oubliant ainsi ses déboires. On ne lui demanda pas son avis, malgré tout ce qu’elle avait fait car au final, elle n’était qu’une femme. Ils s’attendaient à ce qu’elle accepte sans broncher pour sauvegarder une bonne entente entre les deux peuples qui allait garantir une rentrée d’argent conséquente pour toutes les personnes présentes.
Elle regarda les hommes autours d’elle et plus loin, les soldats de l’armée liudmarkienne, des hommes et encore des hommes, ils devaient avoir des familles eux aussi. Ils semblaient fatigués et inquiets. Qu’avaient-ils à faire de cette guerre ? La paix ne serait-elle pas plus intéressante pour tous ? Même pour elle, si Florian de Liudmark ne correspondait pas vraiment à son idéal chevaleresque elle pouvait rencontrer pire, son père aurait pu la marier à un vieillard noble et le prince aurait tout autant pu exiger qu’elle soit brûlée pour sorcellerie. Elle même n’était pas certaine que son don vienne d’un des Saints, peut-être était-elle vraiment marquée par le dieu cornu.
Restait que si ses soupçons étaient justifiés, le prince était loin d’être quelqu’un de très recommandable et elle frissonnait à l’idée qu’il puisse la toucher. Depuis que Devian l’avait « violée » elle ne supportait plus le contact physique d’un homme mais au final l’enjeu n’était pas vraiment là.
Elle réfléchissait à toute vitesse, Pylos était ce qui pouvait se rapprocher aujourd’hui le plus de sa maison et on cherchait à l’en éloigner. En temps de paix elle devenait gênante, trop aimée du peuple, trop puissante et indépendante pour être facilement écartée du pouvoir, trop jeune et nouvelle dans la région pour qu’on sache ce qu’elle planifiait et si elle était une menace ou non. Pour certains conseillers de Pylos elle devait être aussi menaçante que l’armée au-delà des murs. Elle supportait ces nantis de moins en moins, n’y avait-il personne ici qui pensait au peuple ou à ce qu’elle avait envie elle ? Il fallait trouver un autre moyen pour sortir de cette impasse.
Son père ne devait pas encore être au courant de la situation sur place, elle ne pouvait espérer de renforts et la ville n’était pas en état de survivre à d’autres semaines de siège même avec son aide.
Elle observa les nobles liudmarkiens autour de la table, habillé de satin et de soieries, couverts de pierres précieuses, un garde du corps portant leur couleur dans le dos. Même le jeune traître avait un garde du corps, une sorte de montagne de muscle imposante, le jeune homme semblait tellement gêné en sa présence qu’il était incapable de la regarder. Au final, seul l’homme blond, Roland, dénotait ici qu’est-ce qu’un roturier comme lui faisait parmi les grands ? Elle commença à penser que si elle arrivait à éliminer toute la clique en face d’elle, l’armée ennemie se retrouverait sans commandement.
Elle fit un signe au capitaine Jean qui se pencha pour écouter ce qu’elle avait à dire.
- Protège mon corps, quel qu’en soit le prix, prends tous les hommes et ramène-le à la ville quand j’aurai fini. Chuchota-t’elle.
Il hésita, « tous les hommes » voulaient dire les gardes du corps des autres conseillers aussi, laissant ceux-ci sans défense mais il lui était suffisamment fidèle pour obéir. Il fit un signe de tête discret et se remit en position derrière elle.
Elle laisse son être immatériel couler hors d’elle, pour la première fois cette séparation n’était pas due à la colère ou à la douleur mais à une simple volonté de sa part.
Elle voleta de banneret en banneret, serrant le cœur des premiers jusqu’à arrêt total, ceux-ci hoquetèrent et s’écroulèrent. Etant en bout de table, les gardes crurent d’abord à des malaises mais lorsque la tête du troisième cogna la table raide mort, ils comprirent. Elle trancha alors du plat de la main, accélérant la besogne, écartant les chairs comme une épée dans du beurre. Les hommes tombèrent comme des mouches en criant. Elle mit fin à de nombreuses existence alors que dans son dos Jean criait :
- Pour la princesse ! Que le sang coule à flot.
Roland fut le premier à se lever et à organiser les troupes. Les autres nobles courraient pour leur vie, les gardes du corps hésitaient entre fuir ou rester pour combattre cet ennemi invisible. Ils commencèrent à éloigner le prince, le jeune capitaine se chargeant de sa protection alors que les autres s’égaillaient. Roland attrapa un soldat par le col et lui indiqua les miliciens de Pylos en cercle autour de son corps. Les conseillers de la ville criaient, certains appelaient à la fin du massacre, d’autres restaient ahuris sur leur chaise à regarder le carnage, elle en vit même un s’enfuir vers la ville en retroussant ses robes.
Elle voulu rattraper le prince mais il était trop loin, elle n’arrivait pas à l’atteindre.
- JEAN ! Je t’en supplie, porte moi plus près.
Elle l’implorait silencieusement et se mit à crier de toutes ses forces, lançant une onde froide vers son protecteur. L’homme sembla la regarder un instant droit dans les yeux et déglutit avant de lancer à ses hommes :
- Portez là, suivez moi !
Et ils partirent courageusement à la rencontre de l’ennemi. Des soldats liudmarkiens commençaient à affluer bien que la plupart restait indécis, trop craintifs pour combattre de la sorcellerie avec de l’acier.
D’un bond en avant, elle attrapa le prince, elle eut l’impression d’agripper son doux vêtement de soie mais peut-être était-ce sa peau même. Elle tira d’un coup sec en arrière. Le pourceau avait beau être gros il fut balloté comme une vulgaire brindille. Les hommes qui l’accompagnaient se retournèrent dans tous les sens, cherchant l’assaillant sans succès.
Elle cria toute sa frustration :
- Crève charogne !
Les yeux de l’homme s’écarquillèrent et son visage se liquéfia, sa peau glissa dévoilant l’os. Il criait bien sûr et la plupart des spectateurs le regardaient impuissants alors qu’il se faisait tailler en pièce.
Elle riait et pleurait en même temps, elle jubilait autant qu’elle se dégoûtait elle même de tant de sauvagerie. Se retournant elle vit que ses hommes bataillaient ferme, plusieurs avaient déjà donné leur vie contre l’ennemi et ils ne tiendraient plus longtemps. Les conseillers survivants, eux, prenaient leurs jambes à leur cou, certains se faisant épingler en pleine course par des arbalétriers. Tant mieux, que ces opportunistes crèvent aussi ça leur donnerait une leçon. Elle se remit à la tâche, il était temps de sauver Jean et ses hommes.


©2006-2007 Avenger

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