Revoici donc Saymar qui petit à petit fait son nids
Chapitre XIII. Saymar
Les choses ne s’étaient pas si mal déroulées le mois passé. Près de quarante personnes les avaient rejoints suite à leur précédent succès. Saymar sourit, les trente pouilleux qui avaient assassinés deux cents soldats dans leur sommeil s’étaient transformés en cent fiers guerriers qui avaient punis les Liudmarkiens pour l’enlèvement de la princesse. C’est à peine si Saymar savait qu’il y’avait une princesse dans le royaume et à vrai dire il s’en foutait.
La capacité des gens à tout embellir et à tout gober le fascinait. « Bande de cons » mais il continuait à sourire car ça faisait bien ses affaires. Après tout c’était lui le chef de tout ce petit monde.
Sa tente était maintenant plus que confortable. Un ébéniste de la région du Val faisait des meubles admirables. Son abri de fortune s’était vite métamorphosé en un chez-soi mieux fournis que son ancienne maison. Pourquoi se priverait-il, après tout que feraient ces gueux sans lui ?
Son frère pénétra dans la tente, douchant l’enthousiasme de Saymar et lui remémorant les autres problèmes que cette affluence avait causés.
Toutes ces nouvelles bouches à nourrir alors que les paysans du coin désertaient les champs en plein été, voilà ce qui allait vite devenir une préoccupation de chaque instant. Les fermiers semblait plus fuir la région par peur des représailles que désireux de rejoindre leurs rangs. Ces représailles, Saymar les attendaient toujours. Il s’était attendu à un renforcement des patrouilles et à quelques pendaisons dans le coin pour faire bonne figure mais non. Rien. Le calme plat. Les patrouilles s’étaient retirées et le moindre convoi était tellement gardé que ça en était ridicule.
D’ailleurs ce n’était ni bon pour les provisions, ni pour le moral. L’oisiveté n’apportait que des soucis, il était temps que les choses changent.
La logistique n’avait jamais intéressé Saymar mais là il n’avait plus le choix. Si les villageois alentours ne fournissait plus la nourriture et qu’on ne pouvait pas la voler aux Liudmarkien il allait falloir la trouver autre part dès que les stocks toucheraient à leur fin. Il n’allait pas la chier non plus, en même temps ça les changerait pas beaucoup. « Ragoûts, ragoûts et encore des ragoûts, de la merde que tout ça ! ».
Pour une fois Pilton ne venait pas l’emmerder avec des petits bobos, les choses allaient peut-être s’améliorer tout compte fait. Il attrapa son baudrier et le fixa à sa taille. « Préviens les hommes, on va pas rater l’occasion cette fois. ». Pilton s’éloigna en boitillant, Saymar en avait presque pitié. Ce type avait presque tout perdu la nuit de l’attaque, il ne s’en était sorti de justesse avec une jambe qui ne guérirait probablement jamais et en plus on lui reprochait les morts comme s’il avait été l’instigateur du plan. Saymar recevait les louanges et Pilton les remontrances, pas si mal d’avoir un frère en fait.
Il sortit de la tente et regarda sa maigre troupe s’assembler. Les pouilleux d’avant avaient maintenant l’air de dur à cuire et les nouveaux ressemblaient à des enfants dépenaillés. Ils avaient ramenés quantité d’armes et d’armures du camp ennemis mais ça n’empêchait pas que la plupart de ces pièces n’allaient pas à ses hommes. L’un avait un casque qui n’arrêtait pas de lui tomber sur les yeux, l’autre une cuirasse en cuir qui flottait sur son maigre torse. « Bah ! »
En fait ils semblaient tous trop maigres et c’était probablement la faim et la stupide idée qu’ils pourraient en retirer quelque richesses qui les avaient attirés ici.
Ils partirent après un court débriefing, Haytor veillait au grain pour empêcher les hommes d’être distrait par les adieux. Des femmes seraient leurs jupes dans les mains d’un air inquiet. Y’en a même une ou deux qui pleuraient. « Pathétique ! » pensa-t-il. Au final, il y’avait moins de problèmes avec les femmes soldats, elles excellaient dans leur domaine et ne s’embarrassaient pas de sentiments.
Deux d’entre elles avaient échangés les casseroles pour des arcs. Il y’avait eu quelques grincements de dents mais Saymar n’allait pas se priver de bons soldats pour respecter les convenances. Comme si c’était convenable de vivre dans les bois et de n’en sortir que pour égorger quelques soldats qui n’avaient rien fait à personne.
Il regarda les fesses de Laurra qui courait devant lui, il avait vraiment pris une bonne décision des filles en pantalon de cuir ça faisait un fameux effet. Ce n’était pas rare qu’il reçoive une visite de « courtoisie » dans sa tente, même certaines veuves ne s’était pas fait priée. Il commençait décidément à bien aimer cette vie dans les bois. Laurra était une mangeuse d’hommes, faut dire qu’elle était jolie. Il se doutait cependant qu’elle ne venait pas que le visiter lui et ça l’embêtait un peu, il « Po envie de ramasser la chtouille » rumina t’il.
Ils passèrent devant les corps mutilés des soldats Liudmarkiens qui s’étaient rendus. Ses ardeurs douchées, il frissonna. « Pas eu le choix, désolé ! ». Il était vraiment désolé pour eux ! La culpabilité le rongeait brièvement chaque fois qu’il les croisait.
Sur les vingt et un soldats qui s’étaient rendus, huit avaient acceptés de les rejoindre. Les autres avaient choisis la liberté. Enfin ça c’est ce qu’il leur avait promis, douchant l’enthousiasme de ses compagnons et amenant une levée littérale de bouclier rien qu’en prononçant ce mensonge.
Les douze autres avaient été escortés à l’écart et puis attachés à des arbres en bordure de la forêt. On avait laissé les veuves et les assoiffés de vengeance s’occuper d’eux. Certains corps avaient le ventre en charpie, d’autres avaient agonisés des heures les yeux percés, suppliants et criant dans l’aube. Saymar avait ordonné qu’on mette fin à leur souffrance après qu’il eut réalisé que ça l’empêcherait de dormir. Tous eurent la gorge tranchée. Les corps, attachés aux arbres avec du lierre avaient été mis en scène pour former une sorte de barrière macabre. Un avertissement à toute patrouille qui oserait s’aventurer dans leur domaine. Sur les huit qui étaient restés, trois tentèrent de s’enfuir dans les jours qui suivirent. Leurs corps se décomposaient avec les autres. Les cinq autres semblaient avoir compris la leçon.
S’éloignant enfin de la puanteur du massacre, ils se placèrent à la lisière dans les sous bois. Une pente abrupte dévalait jusqu’à la route commerciale. Il divisa ses troupes en deux, les archers montèrent dans les arbres, les autres se tapirent dans les fougères et les ronces. Et puis, ils attendirent.
La caravane avait été repérée il y’a une heure à plus d’une dizaine de kilomètres à l’ouest, elle ne devrait donc pas tarder. Ils l’entendirent d’abord, les cliquetis des armes et le « crouic-crouic » des roues de chariots. Une vingtaine de soldats pour un seul chariot. Apparemment la nouvelle tactique liudmarkienne était de faire des convois insignifiants pour tester la sécurité des routes. Un seul chariot bâché, même s’il était remplis de bouffe ça ne les feraient pas tenir plus d’une semaine. Pour ce que Saymar en savait celui-ci pouvait tout aussi bien être remplis de chandelles.
Il donna le signal, les flèches se mirent à pleuvoir sur les soldats montés alors que les hommes de Saymar dévalaient la pente se plaçant devant le chariot pour empêcher le passage en force.
Les soldats tentèrent de se regrouper derrière le véhicule à l’abri des projectiles. Le conducteur était cloué sur son siège par une flèche et gueulait comme un putois. Une autre lui transperça la gorge faisant gicler un petit filet de sang. Une dizaine de chevaux gisaient au sol et ruaient violemment. Il vit un fantassin se faire arracher la mâchoire par un sabot, tournoyer sur lui même et rester prostré debout pissant le sang. Un autre cavalier fit un vol plané de plusieurs mètres lorsque son cheval trébucha sur un cadavre. Saymar aurait juré avoir entendu le craquement de sa nuque à l’atterrissage.
Etrangement calme, il plaça trois lanciers en première ligne, accroupis pendant que les autres faisaient tournoyer leurs frondes. Dans une impasse, les liudmarkiens se mirent à courir vers eux, armes au clair. Les frondes lâchèrent leurs pierres. Quatre hommes tombèrent et furent piétinés par les autres. Les flèches se remirent à pleuvoir transformant trois autres en hérissons. Le reste s’égailla dans tous les sens, deux privés de leurs chevaux tentèrent de s’enfuir à travers champs. Un blessé se releva et fit quelque pas sur la route avant d’être criblé de flèches. Les deux derniers chargèrent bravement les hommes de Saymar. Sans les lances ils auraient probablement fait un carnage au corps à corps mais ils ralentirent, tentant d’éviter les pointes. L’un reçut une pierre à l’épaule ce qui laissa le temps à Haytor de l’embrocher proprement. Lorsque celui-ci retira la lance les intestins suivirent. L’autre avait réussi à toucher un lancier et se battait avec l’autre au corps à corps. Lentement pour être sûr de ne pas rater son coup, Saymar approcha et lui planta sa dague plusieurs fois dans le dos. Elle crissa deux fois contre la cotte de maille, à la troisième elle passa et mis fin au combat.
Il ne restait qu’un seul survivant, qu’on apercevait au loin, courant comme un dératé. Trop loin pour être abattu. Saymar pesta. Il fit signe à deux de ses comparses de le prendre en chasse. Avec un peu de chance, ils l’élimineraient et empêcheraient l’ennemi d’en apprendre plus sur eux.
Les autres se promenaient parmi les corps, achevant chevaux et hommes. Détroussant ce qui pouvait être utile. L’un d’entre eux était carrément assis sur une carcasse de cheval en train d’essayer des bottes prises à un cadavre.
L’agitation régnait à l’arrière de la carriole et il s’y rendit.
Ce qu’il y trouva ne le réjouit pas. Pas d’or, pas de nourriture, quelques affaires personnelles et une jeune fille terrorisée, pointant vers eux un couteau ridicule. Apparemment, les hommes avaient essayé d’en faire un butin car sa robe était déchirée sur son épaule. L’un d’entre eux se tenait la main en l’insultant « Chti’te salope, t’vas payé ! ». Saymar le foudroya du regard jusqu’a ce qu’il cesse et se retire en maugréant.
La mère ou la gouvernante de la fille était étendue sur le sol du fourgon, une flèche plantée dans le dos. « Bah du gâchis ». Saymar n’aimait pas les morts inutiles. La fille était en pleur, secouée de hoquets, la morve dégoulinant de son nez et la bouche entre-ouverte sur un filet de bave. Pas très ragoutante comme ça.
- Poussez-vous laissez la respirer bande de barbares.
- Chef on peut pas la laisser vivre, c’est une vraie démone !
Il poussa la grande gueule de côté et regarda la fille.
- Petite ? On va pas te faire de mal. Je te le promets.
Que pouvait-il bien lui dire ?
- Désolé pour...la dame. Un accident, c’était ta mère ?
- Mon père ??? OU est mon père ? ASSASSIN ! SALAUD !
La fille se jeta sur lui bras en avant, laissant tomber son couteau, elle tenta de lui griffer le visage.
Les autres lui attrapèrent les bras et la jetèrent dehors par terre. Saymar mit du temps à comprendre qu’elle parlait probablement du conducteur.
« Verte Couille, savez pas faire doucement ? »
Deux hommes lui maintenaient les bras, elle cracha sur eux, tenta de leur donner des coups de pieds et puis s’affaissa brusquement avant de se remettre à pleurer.
- Que quelqu’un aille me chercher Laurra.
Il s’approcha de la fille, demanda aux autres de la lâcher.
- Tout le monde est mort à part toi. Tu peux me haïr pour ça si tu veux mais ça va pas changer grand chose. On ne voulait tuer aucun civil, on avait juste besoin du contenu du charriot. Contre des soldats on n’a pas le choix, il faut attaquer par surprise et frapper fort. Cn va pas demander gentiment si on risque pas de blesser quelqu’un avant d’attaquer. Bien sûr y’en a qui crèvent mais on a besoin de nourriture pour survivre, je suppose qu’il y’en a pas dans le charriot mais on pouvait pas le flairer. Tu vas venir avec nous, on ne peut pas te laisser partir, mais tu seras bien traitée.
La fille n’avait pas donné l’impression qu’elle l’écoutait mais ses soubresauts s’étaient faits plus faibles.
Il se leva et demanda à Laurra de s’occuper d’elle.
- Embarquez ce qui peut nous servir, brûlez le reste.
Pourquoi fallait-il toujours qu’il y’ait un goût amer après chaque bataille ?
Le butin était maigre, quelques bijoux, quelques vêtements de bonne qualité mais en trop faible quantité pour compenser le sang versé. Le pire était probablement que le marchand et sa famille n’avait même pas l’air d’être de Liudmark. Saymar se demandait si ce n’était pas juste des réfugiés. Des sudistes qu’on renvoyait chez eux à cause des tensions entre les deux pays. Faudra qu’il se renseigne auprès de la fille pour voir comment était la situation le long de la route. Aurait-elle vu beaucoup de soldats ?
Le retour au camp fut presque triomphal, les femmes étaient soulagées de revoir leur homme et ceux-ci apportaient quelques présents en se prenant pour des princes. Ce soir les hommes allaient boire pour tenter d’oublier l’horreur de la bataille et ils n’en parleraient plus que comme un exploit. Le lendemain, ses hommes revinrent avec la tête du fuyard ce qui permit à Saymar de dormir sur ses deux oreilles. Ce n’étaient pas les quelques cadavres épouvantails qui empêcheraient une armée de ratisser la forêt s’ils découvraient l’emplacement de leur camp.
Le temps passa sans que les Liudmarkiens fassent montre d’un quelconque intérêt pour ce qui s’était passé sur la route. La fille n’apparut dans le camp qu’au bout de quelques jours, craintive et n’osant adresser la parole à personne. Laurra lui faisait un rapport régulier, de femme volage elle était passée à mère poule. Il apprit ainsi que la fille s’appelait Anna. Saymar se surpris à apprécier ses petits détails de la vie de cette inconnue. Elle avait recommencé à manger, faisait encore des cauchemars qui la réveillaient en pleine nuit et ainsi de suite.
Pilton s’était pris d’affection pour elle et lui apportait à manger tous les jours. « A moins qu’il ne se soit simplement pris d’affection pour Laurra » pensait Saymar.
Haytor avait essayé par deux fois de lui faire changer d’avis. « La laisser en vie serait une erreur, on a tué ses parents, elle n’aura de cesse de se venger. Chuis pas le seul à penser ça. »
Saymar les ignorait. Les soldats connaissaient les risques, la fille n’avait rien demandé à personne. Elle avait quoi ? Treize ? Quatorze ans ?
Au fil des semaines, il la vit s’ouvrir au monde. Elle avait toujours un air triste mais parfois un garçon arrivait à lui arracher un sourire. Elle saluait tout le monde, même lui et tout semblait aller pour le mieux. Saymar s’attacha donc au problème de logistique qu’il avait tant évité ces derniers temps. Félician, leur agent de liaison avec le village, devenait de plus en plus gourmand. Comme par hasard les prix des vivres augmentaient aussi et la situation allait bientôt devenir critique. Il travailla tard sur un nouveau plan avec son frère et Haytor. La nuit était chaude, la pluie n’était plus tombée depuis près de trois semaines et les rivières commençaient à se tarir. Un autre problème ! A croire que le moindre sujet de discussion en amenait de nouveaux. Epuisé, il quitta ses adjoints et retourna à sa tente. Il se retourna plusieurs fois, tentant de trouver la bonne position qui lui ferait moins sentir la chaleur. Il finit par s’endormir.
Il sentait une caresse fraiche sur sa peau, il entrouvrit les yeux. Une forme nue se tenait au dessus de lui. « MMmm ? » Il sentit ses mains caresser ses épaules, son torse. Elle le chevauchait. Elle prit ses mains et les porta sur ses seins. Lourds et fermes, les mamelons se dressaient, durs sous sa paume. Il se mit à les caresser et ouvrit un peu plus les yeux. Souriant. « Saymar ? ». Il grommela et ouvrit les yeux pour de bons. « Putain c’est qui ? » grommela t’il d’une voix enrouée par le sommeil. Pour une fois qu’il faisait un rêve agréable.
Anna se tenait à l’entrée de sa tente. Il se couvrit en vitesse.
- Ah c’est toi. Tu ne dors pas la nuit ou quoi?
Il avait conscience d’être plus désagréable qu’il ne l’aurait voulu, mais c’était sa faute après tout, quelle idée de venir le réveiller en pleine nuit.
- Des cauchemars...
- Je...Ah !. Et Laurra ?
- Elle dort.
- Moi, aussi enfin je... plus maintenant. Tu veux t’assoir ?
Elle ne dit rien, et laissa glisser sa chemise de nuit au sol. Saymar hoqueta. Elle devait plutôt avoir quinze ans si pas plus. Elle était jolie. « Non, belle ! » pensa-t’il. Ses cheveux roux cascadaient sur ses épaules blanches. Ses seins le fascinaient tellement ils semblaient parfaits. La faible clarté de la lune rehaussait son teint d’albâtre.
Il arrêta son examen lorsqu’ elle s’approcha de lui. Ses mains glissèrent sur son visage.
- Qu’est-ce que ça veut dire ça ?
- Je sais que tu t’intéresses à moi, Laurra me l’a dit.
Elle prit sa main et la posa sur son sein. Il sentit son mamelon durcir et se lever entre ses doigts. Il retira la main comme s’il s’était brûlé. « Tin faudrait que je rêve plus souvent.»
- Euh, arrête, tu...tu es trop jeune. Je...je voulais juste savoir si tu allais bien.
- Tu me veux, je le lis dans tes yeux. Mireille me le répétait toujours, ils te veulent tous. Elle me disait de faire attention, tous les mêmes qu’elle disait.
Tout en parlant, elle se caressait l’entrejambe de mouvements lents et appuyés. Saymar avait le coeur qui battait la chamade.
- Quoi ? Qui ? De...je..ta gouvernante c’est ça ?Elle se pencha pour l’embrasser. Il comprit qu’il n’arriverait pas à se concentrer tant qu’elle serait nue à lui faire des avances. Il la repoussa et durcit le ton :
- Arrête ça tout de suite, Anna ! Tu es une gamine, je ne suis pas comme les bestiaux là dehors, je vais pas te sauter dessus pour je ne sais quelle raison.
Sa colère flamboya, elle sortit un couteau de derrière son dos et se jeta sur lui. Saymar réalisa qu’il avait été tellement surpris par la situation qu’il n’avait même pas remarqué qu’elle cachait quelque chose. Sa surprise fut telle qu’il faillit y laisser la vie. Le couteau lui entailla la joue alors qu’il se jetait en arrière. Il lui attrapa les bras, serrant fort jusqu’a ce qu’elle lâche son arme. Il l’entendait parler tout bas.
- Je te hais ! Je te hais ! Je te hais ! Assassin ! Violeur ! Tu ne m’auras pas ! Tu ne m’auras pas !
Il n’en revenait pas de ce qu’elle débitait. Il ne savait pas trop quoi faire. S’il appelait à la rescousse il se doutait que d’autres se chargerait d’éliminer la fille peu importerait son opinion alors.
Il garda une main ferme autour de son poignet. Son autre bras l’entoura.
« Sshhh, pleure ! Pleure petite ! Je ne te ferai pas de mal. Je suis désolé. Tellement désolé.»
Il sentait le sang lui dégouliner le long de la joue, rougissant encore plus la chevelure rousse d’Anna.
Elle pleura, un peu et puis elle se raidit. Elle resta immobile un temps, combien il ne put le dire et puis elle se releva doucement. Saymar faisait attention à ses mouvements de peur qu’elle ne tente encore une traitrise. Elle le regarda de façon hautaine et dit froidement :
« Tu me désireras, Saymar, plus que tout au monde. Je hanterai tes nuits, je ferai battre ton coeur et tu seras prêt à prendre le risque de mourir pour m’avoir. Tu me supplieras à genoux de te tuer en échange d’une seule nuit avec moi. Je te le promets ! ». Elle sortit, nue, dans la chaleur de la nuit.
Saymar n’avait plus vraiment envie de dormir. Visiblement, elle était loin d’être guérie et elle lui en voulait...à mort.
Il soupira. « Vie de merde » Tout à coup, il se reprit à penser à la fuite. Tout plaquer encore une fois mais pour aller où. Vu la situation internationale se réfugier en Liudmark ne semblait pas une très bonne idée. Il ramassa la chemise d’Anna, elle sentait bon la lavande. « Une lavande mortelle » Il souffla encore et décida de nettoyer sa plaie. Tout compte fait avoir un garde devant sa tente ne semblait pas une mauvaise idée quitte à recevoir moins de visites féminines. Ce soir celles-ci lui semblaient beaucoup moins stimulantes que d’habitude. Les paroles d’Anna résonnaient dans son crâne « Je hanterai tes nuits ». C’était bien parti. Il se rendormit peu avant l’aube en se demandant pourquoi elle ne l’avait pas tout simplement assassiné pendant son sommeil.
©2006-2007 Avenger
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